PLAIDOYER POUR LA NON- VIOLENCE ! (PAR PAPA BA)

Coalition JOTNA
3 min readMar 10, 2021
PLAIDOYER POUR LA NON- VIOLENCE ! (PAR PAPA BA)

La violence est une pulsion inhérente à l’homme, à tout homme et elle se révèle davantage lorsque la sensibilité devient très forte. Quand un peuple se sent meurtri, ignoré, méprisé par ceux qui le gouvernent, lorsque son univers lui semble absurde, quand il a perdu le sens de son existence ainsi que de l’orientation et qu’il cherche vainement à trouver une planche de salut, alors la frustration devient génératrice de violentes pulsions. Selon Albert Camus quand tout parait absurde, il devient tentant de vouloir tout détruire….

Le Sénégal a vécu ces derniers jours, une violence d’une rare intensité. Mais, pouvait-il en être autrement ? Y avait-il un moyen d’éviter cette violence au regard de la quantité de frustrations accumulée depuis des décennies par le peuple sénégalais ? Face à ces interrogations, je réponds par l’affirmatif. L’alternative existe et c’est l’éducation à la non- violence. On oublie que les pulsions doivent être éduquées. La gestion des émotions s’apprend aussi bien au niveau de l’écoute que dans le dialogue ou dans toutes sortes d’échanges. C’est ce que Bernard de Castrera appelle la communication non- violente, et c’est le meilleur plan pour faire triompher des idées. Nos gouvernants nous ont-ils habitués à la culture de la non-violence en tendant une oreille attentive aux revendications pacifiques? La réponse est, évidemment, NON. L’exemple du 23 JUIN nous taraude encore l’esprit et aucun enseignement n’est tiré, de ce jour historique. Les syndicalistes ne sont-ils appelés à la table de négociation qu’après plusieurs journées de rudes grèves ? Les étudiants n’obtiennent ils leurs bourses qu’après des affrontements avec les forces de l’ordre ? Avec cette pratique, nos autorités ne sont-elles pas en train de former ceux qui doivent gérer le pays à faire du dilatoire ? C’est alors, un éternel recommencement comme dans le mythe de Sisyphe.

Pour sortir de cette situation labyrinthique, nos gouvernants doivent habituer le peuple à voir leurs préoccupations prises en charge, si ce dernier utilise des voies et moyens allant dans le sens de la non-violence (les autorités ne doivent pas négliger le port du brassard rouge, les marches pacifiques…). Il faudrait que ceux qui détiennent une parcelle de pouvoir, évitent de verser dans la politique de l’autruche ou de faire la sourde oreille face aux légitimes demandes des citoyens sénégalais.

De l’autre côté, les porteurs de revendications doivent éviter que leurs actions soient source de violences. Pour cela, ils doivent, au préalable, clairement déterminer leur objectif. S’ils se fixent des finalités profondes, ils trouveront les actions idoines qui correspondent à ce qu’ils veulent. La bonne action utilise des moyens en accord avec la fin. On ne peut pas avoir une vie en désaccord avec le but prôné au départ : « je serai juste demain, quand on aura fait la révolution, en attendant je suis injuste ».

Quant aux leaders d’opinions, ils ont pour mission sociale l’encadrement du peuple sur le chemin de la non-violence. Cependant, il ne faut pas confondre violence et force. Les actions de force sont choisies, organisées prévues, planifiées après mûre réflexion : elles ne répondent jamais à une pulsion. L’action de force peut amener à contraindre l’autre mais dans le respect strict de sa dignité et de ses droits. Elle consiste tout simplement à le soumettre à ses devoirs, alors que la violence découle du mépris de l’autre, mépris total de sa personnalité, de ses obligations et de ses droits.

Pour terminer, rappelons, pour nous en inspirer, l’histoire de Gandhi en Inde et de Martin Luther KING aux USA. Pour lutter contre la ségrégation raciale, la reconnaissance de certains droits civiques aux Noirs et la liberté, Martin Luther King avait usé de méthodes pacifiques comme le boycott total des bus, les marches pacifiques, méthodes qui ont montré leur efficacité car permettant la satisfaction des revendications des noirs. Il en était de même avec Gandhi qui a su affaiblir l’industrie textile anglaise, par une démarche pacifique, en favorisant la consommation locale. Cette stratégie du Mahatma avait poussé trois millions d’ouvriers britanniques au chômage afin de sauver plus de trois cents millions d’indiens de la faim…

« LA FORCE EST ECLAIREE, LA VIOLENCE EST AVEUGLE »

PAPA BA, professeur de français, plénipotentiaire de L’Alliance pour la Démocratie et le Développement(ADD), membre de la commission de la communication de la coalition JOTNA.

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